Située sur la commune de Lancieux, en Bretagne nord, cette petite maison traditionnelle construite en pierre et ardoise , posée au milieu d’un champ à la division hasardeuse, n’était plus habitée depuis des années et commençait à être envahie par la végétation.
Coup de coeur pour sa nouvelle propriétaire, il fallait maintenant réussir à la transformer, et pousser les murs pour accueillir sa famille.
La maison est située en zone NH, c’est à dire une zone naturelle préservée, avec une évolution restreinte des constructions existantes, en plus d’être soumise à la loi littoral. Interdit de surélever la maison et très limité pour étendre le bâtiment, il a fallu composer avec les volumes existants.
L’extension est alors reliée par l’ancienne annexe, rénovée, coiffée d’une toiture terrasse, élément de jonction entre l’ancienne bâtisse en pierre, et l’extension bardée intégralement de bois brulé.
L’extension reprend les volumes de la maison existante : elle est d’une largeur similaire, les faitages et les égouts s’alignent, les cheminées se répondent. C’est une réinterprétation moderne, avec des matériaux sobres et actuels, et des lignes volontairement épurées. Des cadres en béton, contrastant avec le bois brûlé, viennent faire échos à ceux en brique de l’ancienne bâtisse.
Soucieux des problèmes d’éclairement dans ces maisons anciennes, le séjour occupe le corps principal et l’extension qui vient complètement s’ouvrir en angle, baignant largement de lumière la pièce de vie principale, et laissant la façade sur un porte à faux une fois les baies à galandages ouvertes. La façade nord de la partie ancienne a été percée par deux ouvertures verticales, encadrées de briques anciennes, comme si elles avaient toujours existées. Les espaces techniques sont au centre de la maison, noyau autour duquel on tourne pour accéder à deux chambres. On en compte d’ailleurs 3, chacune avec leur propre accès et leur salle de bain. Deux sont situées dans la partie ancienne, une au RDC et une qui occupe tout le comble. La troisième se situe à l ‘étage de l’extension. Les deux chambre de l’étagecommuniquent par la toiture terrasse, offrant un bain de soleil sous les branches du pommier voisin, et une jolie vue sur la campagne environnante.
Les matériaux privilégiés sont des matériaux simples, bruts : le béton et le bois. Tout le rez-de-chaussée et l’étage de l’extension sont recouverts d’une dalle de béton poncée, pied de nez économique au terrazzo. L’escalier de l’extension est également en béton. Coulé sur le chantier dans des coffrages à même le sol, il a ensuite été levé et assemblé. Le bois est présent dans les agencements, majoritairement en chêne clair, pour apporter de la chaleur à l’ensemble. Ils ont tous été dessinés sur mesure.
Pour simplifier la lecture de l’extension, celle ci est bardée par un unique matériau en façade et en toiture. Par sa couleur sombre, mais très nuancée avec les craquelures du bois, l’extension se fond dans le paysage, et s’intègre à son environnement. Le travail d’Hugo Campion, paysagiste, vient asseoir avec finesse la maison, dans un écrin végétal sobre et naturel.
